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Urban Dance Squad, une pépite fusion à (re)découvrir

J’écoute régulièrement Urban Dance Squad. Pas seulement parce que j’ai le souvenir d’un concert de folie à l’ancien Aéronef à Lille. Surtout parce que ça reste excellent dans les oreilles, même 40 ans après ; un groupe précurseur dans la veine fusion, qui mérite votre attention.

Urban Dance Squad, fondé en 1986 à Utrecht aux Pays-Bas, est l’un des groupes les plus emblématiques et innovants de la scène musicale des années 80 et 90. Avec un mélange audacieux de rock, de hip-hop, de funk et d’électronique, Urban Dance Squad a redéfini les frontières des genres musicaux en intégrant des influences diverses bien avant que le “crossover” ne devienne une tendance commerciale. Leur approche musicale a eu une influence notable sur des groupes comme Rage Against The Machine, Red Hot Chili Peppers et même des artistes de la scène hip-hop internationale.

Dès leurs débuts, Urban Dance Squad s’est démarqué par son mélange singulier. Mené par le charismatique MC Rudeboy, le groupe incluait des musiciens talentueux : le bassiste Sil (Silvano Matadin), le guitariste Tres Manos (René van Barneveld), le batteur Magic Stick (Michel Schoots), et le DJ DNA (Arjen de Vreede). Leur premier album, Mental Floss for the Globe, sorti en 1989, a fait l’effet d’une bombe. Avec des titres comme Deeper Shade of Soul, qui est devenu un hit international, l’album propose une fusion musicale brute et énergique, capturant parfaitement l’esprit contestataire de l’époque. Ce morceau est encore considéré comme l’une des premières réussites du “rap rock”, où les riffs de guitare se mêlent aux rythmes hip-hop dans un esprit avant-gardiste.

Urban Dance Squad ne se contentait pas de mélanger les genres, ils en ont redéfini les codes. Leurs performances en live étaient intenses, et leur capacité à improviser et à s’adapter aux vibrations du public rendait chaque concert unique. Leur esthétique musicale et leur approche scénique s’apparentaient à un collage artistique, où chaque membre du groupe apportait sa couleur, et où chaque influence trouvait sa place. DJ DNA, par exemple, est l’un des pionniers dans l’utilisation du turntablism dans un contexte rock, ce qui ajoutait une couche de complexité et de richesse sonore rarement vue à l’époque.

Le groupe a cependant rencontré des défis liés à leur style hybride. À l’époque, l’industrie musicale était divisée en genres bien définis, et les mélanges non conventionnels de l’Urban Dance Squad étaient difficiles à catégoriser, ce qui a limité leur exposition médiatique, en particulier aux États-Unis. Cependant, ils ont acquis une base de fans solide en Europe et sont restés des icônes underground.

Malgré leur succès critique et l’influence qu’ils ont exercée, les tensions internes et les divergences artistiques ont mené à leur séparation en 2000. Les membres du groupe ont continué à collaborer sur divers projets, mais Urban Dance Squad reste une aventure unique et symbolique, un chapitre important de l’histoire de la musique moderne.

Pour découvrir Urban Dance Squad voici plusieurs titres que je vous conseille sur la compilation The singles collection :

  • Deeper shade of soul
  • No kids
  • Demagogue
  • Fast lane
  • Dress code
  • Carbon copy
  • Alienated