Cette série de photographies explore l’urbanisme à travers une esthétique brute et directe, mettant en avant des éléments architecturaux souvent négligés, mais porteurs d’une forte identité visuelle. Capturées avec une pellicule Harman Phoenix 200 ISO, les images tirent parti des caractéristiques distinctives de ce support : couleurs saturées, fort contraste, grain visible et une dérive colorimétrique qui accentue l’aspect désaturé ou verdâtre de certaines zones, créant un sentiment de nostalgie ou de mélancolie urbaine.
Le choix de photographier sous une lumière dure permet d’accentuer les textures des matériaux : le béton rugueux, les briques, le métal, tout ressort avec une netteté presque tactile. Les ombres marquées, projetées par cette lumière directe, jouent un rôle clé dans la composition, soulignant les formes géométriques des bâtiments tout en créant des contrastes visuels forts entre les zones éclairées et obscurcies.
Une base : géométrie et contraste
Chaque image s’intéresse aux structures urbaines, avec une prédilection pour les formes géométriques, le hors champ et les contrastes. Le béton, les briques et les lignes rigides sont omniprésents, créant une unité visuelle à travers les clichés. Cette continuité thématique et stylistique permet aux images de fonctionner ensemble en tant que série cohérente.
Un regard intense sur l’architecture ordinaire
La série semble vouloir capturer l’essence des espaces urbains dans leur état brut, révélant la puissance cachée dans l’ordinaire. Ces prises de vues mettent en lumière des détails souvent ignorés dans notre quotidien – des entrées anonymes, des façades d’immeubles, des détails de mobilier urbain – tout en leur attribuant une importance nouvelle. Le projet, avec ses cadrages frontaux et ses compositions soignées, nous présente sous un regard intense l’architecture moderne et fonctionnelle des villes.
Une dramatique des lignes
Les compositions sont centrées sur la symétrie ou les cadrages précis, jouant souvent sur les lignes horizontales et verticales des bâtiments et des éléments architecturaux. Le grain marqué de la pellicule Harman Phoenix ajoute une texture visuelle supplémentaire qui accentue l’aspect « brut » des scènes photographiées. Les couleurs saturées et les ombres profondes créent une atmosphère à la fois dramatique et nostalgique, renforçant l’idée d’une ville mystérieuse et figée dans le temps.
Une austérité captivante
Ce qui rend cette série originale, c’est la manière dont elle transforme des formes banales de la ville en objets esthétiques intrigants. Le regard de l’auteur, combiné à l’utilisation de la Harman Phoenix et à la lumière dure, donne une personnalité distincte à chaque lieu photographié. Il ne s’agit pas simplement de documenter des espaces, mais de réinventer leur représentation, leur conférant un caractère à la fois austère et captivant.
Une sensation tactile des détails
La série amène le spectateur à redécouvrir l’urbanisme sous un angle nouveau, en accordant une attention particulière aux détails et aux textures qui composent l’environnement urbain quotidien. La forte présence des matériaux – béton, brique, métal, bois – en interaction avec la lumière et les ombres donne une lecture presque tactile des photographies. Cela génère une expérience immersive, invitant le spectateur à réfléchir à la manière dont l’architecture et les espaces urbains peuvent façonner notre état d’esprit.
La série complète est disponible sous le tag #RJHP26082024 sur mon compte Instagram @renaud_joly